Les costumes adultes

Le Costume Trégorrois

  • Costume Féminin

La mode féminine dans le Trégor suit la « mode de l’époque ». La spécificité du costume trégorrois réside dans les trois éléments que sont la coiffe, le tablier et le châle. Quelle que soit la coiffe, la base du costume féminin est composée à cette époque d’un corsage et d’une jupe.

Le corsage

Le corsage aussi appelé korfenn est ajusté et se ferme le plus souvent sur le devant, par une série de boutons. L’encolure peut être arrondie ou composée d’un tout petit col. Le korfenn est confectionné le plus souvent dans un tissu fin comme le satin de coton, l’étamine de laine ou encore la cotonnade, même si pour les plus aisées les soieries sont utilisées. Il est le plus souvent noir, même si l’existence de couleurs ou de tissus à motifs est attestée.

La jupe

La jupe est également fabriquée dans des tissus raffinés tels que le satin de coton, le satin duchesse, l’étamine de laine et plusieurs autres tissus. Ces tissus sont choisis en fonction du rang social. La jupe est composée à l’avant d’un pli plat prolongé par un ou deux plis couchés, l’arrière est froncé. La jupe est ample et longue, à la limite rasante entre la fin du XIXe siècle et 1910. Elle peut être agrémentée de plis religieux. Comme pour le korfenn, elle est le plus souvent noire, parfois de couleur ou avec des motifs. Au fil des années la jupe est devenue de plus en longue jusqu’à la Première Guerre mondiale où elle commence a marquer la taille et perdre la longueur.

Le tablier

Le tablier de céremonie, le plus souvent de couleur noire, est fabriqué dans des tissus riches : taffetas, ottoman, broché, mais encore moire, satin, velours... et il peut être richement orné de dentelles au fuseau. Mais les tabliers de couleur existent aussi. Par exemple bleu sur la région de Plestin et rouge sur la région de Lezardrieux, mais également des camaïeux de vert, de jaune... La bavette des tabliers a commencé à réduire dès le milieu du XIXe siècle mais est toujours présente et peut être ornée de dentelles. À partir de la fin du XIXe siècle, elle commence à être montée à la ceinture par une série de petits plis couchés cousus en arrondi. Les poches du tablier, quand elles existent, sont majoritairement en forme d’aumônière et peuvent être ornées de dentelles, de rubans…
À partir de la fin du XIX e siècle, pour les tabliers de tous les jours, les cotonnades rayé, à carreaux, fleuries, sont utilisées, ce qui apporte de la couleur. Ces tabliers ont une forme et longueur différentes par rapport aux tabliers de cérémonies qui sont moins longs et recouvrent moins la jupe.

Le châle

Le châle, en étamine, est brodé au fil de soie, ton sur ton. Si le plus souvent il est noir, il peut exister des châles de couleur. Les couleurs les plus rencontrées sont alors des camaïeux de rouge/rose, vert, violet, jaune/or/beige, marron ou bleu. Les châles de couleur étaient réservés à une certaine classe sociale pouvant se permettre l’achat de ces pièces richement brodées. Les femmes les plus aisées portaient également des châles en cachemire dit « des Indes » notamment lors de leur mariage. À la fin du XIXe siècle, ces châles étaient de fabrication française.
Les femmes moins aisées portaient des châles simples, non brodés et pouvant être dépourvus de macramé ou de guipure. L’hiver les grands châles noirs en étamine pouvaient être remplacés par des grands châles noirs en laine tissée ou des tartans.
Les dimanches certaines femmes continuent à porter le mouchoir, petit châle dont la pointe s’arrête dans le creux du dos. Il est également en étamine de laine (non brodé), en indienne ou tartan. Il sera abandonné au début du XXe, les femmes étant soit « en taille », soit le remplacent par un grand châle simple ou par une pélerine ou tout autre par-dessus à la mode de l’époque.

  • Costume masculin

Le costume masculin est citadin. En effet, dans le Trégor, la mode citadine s’est imposée progressivement dès la fin du XIXe, et celle-ci suit les codes de la mode à la française.

Pour la vie de tous les jours, l’homme porte une chemise, en lin pour l’hiver et en coton pour l’été, qui peut être blanche ou rayé sans col. Le pantalon est en coton gris rayé ou noir ou en velours côtelé avec une ceinture flanelle. Le gilet lui est sans manche le plus souvent en velours côtelé boutonné accompagné d’une veste si l’homme le souhaite. Pour aller au champs il porte un mouchoir autour du cou.

Pour les cérémonies ou le dimanche il est vêtu d’une chemise fine en coton blanc avec un plastron ovale ou rectangulaire. Un faux-col et des manchettes sont amidonnés et ajustés à la chemise. Sur le faux-col, un noeud papillon, une cravate ou une lavallière est fixé dessus. Le gilet noir en lainage peut aussi être en satin broché de différentes couleurs avec deux petites poches. Le Pantalon lui est très souvent noir en sergé de laine ou rayé.
L’homme porte une veste noire droite de ville par dessus son gilet.
Enfin il porte un chapeau citadin : haut-de-forme, melon, feutre…

Source : Livre « Le costume du Trégor et du Goëlo » (Bertrand Thollas et Yvette l’Hostis) Coop Breizh